En deux leçons

"La source de la plupart de nos problèmes réside dans l'écart entre le mode de pensée de l'Homme et le mode de fonctionnement de la nature."

Gregory Bateson, père de la systémique.

Personne ne dit aux arbres le moment où ils doivent bourgeonner.

Les peuples autochtones, les botanistes, les jardiniers ont compris, et ce depuis des siècles, que la manière de vivre selon un équilibre notoire nécessite d'entrer en relation avec la Nature, de l'observer, de la respecter mais aussi apprendre d'Elle.
Les cycles et les rythmes complexes qu'Elle manoeuvre avec un génie qui nous dépasse toujours et encore, donne au temps, une valeur incommensurable. Thalès de Milet, un penseur présocratique disait que le temps met tout en lumière. L'impatience et la convoitise des désirs impulsifs n'apportent qu'une satisfaction fugace. Cette lucidité ne parvient à l'esprit que de ceux qui ont l’humilité d'accepter et reconnaitre les limites de l'Homme et de sa rationalité.

Dans l'ignorance de ce principe, l'écosystème s'est gravement fragilisé. Nous devons aujourd'hui subir les bouleversements provoqués par notre prétention, ce qui a pour effet de créer d’importants revers qui génèrent de vraies catastrophes climatiques.

La Nature Humaine possède aussi son rythme, ses besoins et ses limites. Les risques psychosociaux tout comme les fragilités psychiques sont aussi le résultat de bouleversements provoqués par des pressions diverses générant autant de souffrances oppressées qui sont les déterminants de notre détresse et de nos comportements destructeurs. Le temps ne se marchande pas.

La santé des organisations s’inspire et s’inscrit dans le respect du rythme de la Nature et celui de la Nature humaine. Dans cette mouvance, elle applique le principe de durabilité à l'ensemble de ses actions et oppose les pratiques commerciales agressives, les quêtes ambitieuses de résultats rapides, visibles et la recherche de réussites expéditives.

La Nature ne choisit pas ses priorités.
Elle les harmonisent.

Les paysages que l'on admire, les fleurs que l'on offre, les fruits que l'on savoure n'existeraient pas si la Nature gérait son écosystème comme sont gérées les entreprises.

La gestion par priorité est peut-être un mode décisionnel, mais il contrevient au principe systémique et cause de nombreux dommages collatéraux sous-jacents, car la réussite d'objectifs par priorité, ne sera toujours qu'une réussite locale. laissant pour compte ceux qui en sont exclus.

La santé des organisations repose sur la gestion systémique qui considère que chaque partie prenante d'une organisation, par son interdépendance avec les autres, doit être pleinement intégrée et reconnue pour sa contribution à la création de valeur et l'essor global de l'organisation. Les choses n’ont de sens que par la relation de toutes ces parties prenantes avec leur environnement dans un flux continue de transformation.